Thonon Cycling Race
Thonon Cycling Race

Thonon Cycling Race

Dimanche 19 mai 2024 – 122km / 2770d+ – Thonon-les-Bains, Haute-Savoie

Dans le cadre de ma préparation trail du 100km d’Andorre, j’avais envie d’intégrer une cyclosportive : déjà parce que j’adore faire du vélo, mais également pour travailler le dénivelé différemment.

Au programme de cette cyclo : 5 cols pour 122km et 2770 m de dénivelé. Ces cols, je les connais déjà puisque je les ai tous faits en amont pour savoir à quoi m’attendre. Ils sont les suivants : Col du Feu (3,25km – 8,7%), Col des Moises (6km – 7%), Col de Plaine-Joux (6,53km – 6,3%), Col de Saxel (4,07km – 4,7%) et enfin Col de Cou (7km – 7,7%).

Le départ se fait à côté du Château de Ripaille à Thonon-les-Bains (74) et tout le parcours se déroule donc dans le Chablais.

Il est 7h40 lorsque je pars de mon studio thononais pour rejoindre la ligne de départ. C’est une belle journée ensoleillée qui m’attend. J’ai hâte de prendre le départ. L’objectif est de ne pas trop trainer, ni aux ravitaillements et ni dans les descentes, car je n’ai aucunement envie de me retrouver avec la voiture balai derrière moi, étant donné que je ne suis pas rapide dans les cols, mais surtout m’alimenter RÉ-GU-LIÈRE-MENT. C’est clairement le nerf de la guerre. Sans manger régulièrement et suffisamment, je sais d’avance que je vais subir les derniers cols et la fin de la course, et je n’ai pas envie de cela. Je veux kiffer.

J’arrive dans le sas de départ. Première chose que je me dis : je suis bien contente de ne pas avoir mis mon maillot manche longue. Il faisait déjà suffisamment bon à 8h et je l’aurais gardé avec moi pour rien. Deuxième chose que je me dis et que j’observe : il n’y a quasiment que des hommes autour de moi. Je n’aperçois seulement une ou deux femmes dans mon champ de vision.

J’ai hâte que le départ soit donné. Je m’impatiente. J’aime tellement faire du vélo et j’adore cette région entre le lac et les montagnes.

Huit heures pétante, ça y est, le départ est donné. Je me fais doubler, beaucoup doubler, jusqu’à ce que je me retrouve seule. Mais ça, je m’y attendais et j’attendais presque que ça pour pouvoir faire la course à mon rythme et qui sait, peut-être, trouver des gens qui avancent au même rythme que moi.

Mes jambes prennent un peu de temps à se mettre dedans. Mais ça, je le sais. Je prends toujours un peu de temps à trouver mes sensations au début d’une course : un vrai diesel. Mais au-delà de ça, tout va bien. Je suis vraiment contente d’être là. J’ai beau connaître les paysages, je les trouve toujours aussi beau. À chaque sortie vélo que je fais ici, je me répète toujours la même chose : je n’arrive pas à croire que je vis ici, c’est tellement beau. À l’heure où j’écris ces mots, il y a un an tout pile, je venais dans la région pour des vacances et ce fut un réel coup de coeur pour ce coin : entre lac et montagnes, il y a tellement de choses à faire. Et quelques mois plus tard, je décide d’emménager là-bas. J’ai sans cesse l’impression que quelqu’un va venir me sortir de ce rêve éveillé. Mais revenons à ma course.

Au fur et à mesure, j’arrive à rattraper 2-3 participants. Je les double, ils me redoublent. Je roule dans leur roue pour me protéger du vent. On arrive au début du premier col, le col du Feu. Il est court, mais raide : des passages à 10-12% qui mettent direct dans le bain. Nous passons par le seul versant que je n’ai pas fait à l’entraînement, ce qui me laisse un peu de découverte sur un parcours que je connais quasiment à 100%. Je trace toute seule car je ne veux pas perdre de temps. Le premier ravitaillement est en haut du col. Je n’ai pas attendu ce premier ravitaillement pour commencer à m’alimenter. Mais avoir l’occasion de boire un coca, ça fait du bien. Je ne traine pas et les deux participants, avec qui j’ai commencé le début du col, me le font savoir « Elle nous attend même pas » « Vous allez me rattraper dans le prochain col » répondis-je. On les nommera tic et tac pour la suite du récit.

Direction le deuxième col, le col des Moises. J’appréhendais celui-ci. J’avais un peu souffert lorsque je l’ai fait en entraînement : certains passages sont raides et en plein soleil. Je n’avais pas trop apprécié. La descente vers ce dernier se passe bien. J’essaie de freiner le moins possible et de me faire confiance. Bingo, d’après Strava*, c’est un RP** dans cette descente. Et ce n’est que le début. Mais ça, je ne le sais pas encore. La seule chose que je sais, c’est que je profite. Le bonheur.

Je me rapproche rapidement du début du col des Moises. Je suis seule. Mais ça, j’ai l’habitude. Les sensations sont là et je sens que je grimpe à un rythme un peu plus soutenu que d’ordinaire. Et ce genre de sensation, ça fait tellement plaisir. Le col passe super vite. Et c’est de nouveau un RP dans ce col. Mais ça, je ne le sais pas encore. Un de plus de fait et je trace en descente vers Habère-Poche et le petit col de Terramont.

Celui-ci, je n’en fais qu’une bouchée. Je double encore quelques participants. Ça fait plaisir. Je leur lance un « bon courage ! » et je continue ma route. Après ce mini col, c’est une longue descente pour rejoindre Onnion et le col de Plaine-Joux : le col que je redoute. Dans ma tête, une fois que j’avais passé ce col, c’est comme si ma course était terminée : le plus dur serait fait.

Je savoure la descente. J’en profite pour m’alimenter avec mes petites pommes potes. Entre temps, je me suis faite rattraper par tic et tac. Mais je me dis qu’il y a moyen que je les rattrape de nouveau dans le col.

Il est 11h passé quand j’arrive à Onnion. Il fait chaud. Je sais que ça va être dur mais un coup de pédale après l’autre et ça ira. Et puis, le deuxième ravitaillement m’attend là-haut. Petit à petit, je rattrape de nouveau quelques personnes. J’essaie de garder un bon rythme, mais j’avoue, c’est dur. Je sens bien le soleil qui tape et qui m’assomme un peu. J’ai du mal à supporter la chaleur. Le plus important, c’est que j’avance peu importe ma vitesse. Ce qui est réconfortant, c’est qu’on est plusieurs à être en difficulté. J’aperçois un petit chalet sur le côté droit de la route. C’est le repère que je me suis fait pour savoir que le col se termine dans quelques mètres lors de mon repérage. Je rattrape tic et tac. « Dépêche-toi, elle nous rattrape », dit l’un deux sur le ton de l’humour.

Dans le col de Plaine-Joux.

Quelques minutes plus tard, je suis au ravitaillement. Une fois de plus, je ne traîne pas et on me le fait de nouveau savoir. Je repars, trop contente de savoir que j’ai fait le plus dur et qu’il ne me reste que deux cols à gravir avant de rejoindre l’arrivée.

Dans la descente vers Bogève.

La descente se passe bien, même si la route n’est pas en très bonne état et cela a tendance à me faire un peu peur. Une fois redescendue de l’autre côté, il faut monter la fin du col de Perret : un bon kilomètre à 5%. Cela fait déjà bien plus de quatre heures que je roule, sous ce soleil et à un rythme plus soutenu que d’habitude, et pourtant, mes jambes répondent encore très bien. J’avoue ne pas trop comprendre ce qui se passe mais les sensations sont incroyables. Je grimpe cette portion en un rien de temps. C’est tellement plaisant. Et puis de nouveau une belle descente, dans laquelle je me fais plaisir avant de rejoindre Boëge et le début du col de Saxel. Sur quelques portions, j’en profite pour me mettre dans la roue d’un participant pour me protéger du vent.

Nous voilà déjà à Boëge. Le col de Saxel est un col accessible et facile. Je l’ai déjà fait à plusieurs reprises avant la course. Je le connais bien. Une fois de plus, en le grimpant, je retrouve de superbes sensations dans les jambes. C’est clairement un jour avec et je savoure chaque moment, car après ça, il ne me restera déjà plus qu’un seul col.

Je savoure la descente. Je la connais bien également. Je n’hésite pas à continuer de pédaler pour ne pas perdre de temps. Vers la fin de la descente, je me fais rattraper une dernière fois par tic et tac : « On se revoit dans le col », que je leur balance. Mais c’était finalement la dernière fois que je les ai croisés.

Quelques kilomètres avant d’arriver au début du col de Cou, je profite de l’aspiration d’un participant pour manger et reposer quelques instants mes jambes, qui, je sens, commencent à piquer.

Nous voilà au pied de ce dernier col. Après ça, c’est retour au départ pour l’arrivée. Le début du col est raide et en plein soleil. Tout ce que j’aime. Là, je sens que ça devient dur. Je me répète sans cesse pour me booster « Allez Marie, c’est le dernier col, après c’est fini ». Dans ce col, on est assez régulièrement sur des portions à 8-9%. Ça fait mal quand tu as déjà fait quatre cols juste avant. Mais, je m’accroche. Le dernier ravitaillement se trouve plus ou moins au milieu du col. Petite pause autant mental que physique et ça fait du bien pour relancer après.

La fin me paraît interminable. Pourtant, j’avais déjà fait ce col pour savoir à quoi m’attendre, mais je n’en vois pas le bout. C’est sans fin. C’est seulement en voyant le panneau « STOP à 150m » que je me suis dis « c’est bon, c’est fini ».

Et là, c’est le bonheur, la descente. Un vrai bonheur. Vraiment. Pourtant, je suis très souvent sur mes gardes en descente. J’ai peur. Mais là, sachant que c’était le dernier col et que je me rapproche de l’arrivée, je me lâche et me fais plaisir. J’arrive même pas à poser des mots exacts sur le bonheur et le plaisir que je prends à rouler et à faire cette descente.

Une fois la fin de cette longue descente, il faut encore rejoindre Le Lyaud pour descendre par la première montée de la course. Quelques mini bosses avant de faire la dernière descente et me revoilà à reprendre un maximum de plaisir dans celle-ci.

De retour sur Thonon, quelques virages, quelques ronds-points et j’aperçois la ligne d’arrivée. J’essaie de sprinter mais je n’ai plus trop de force dans les jambes pour ça. Je franchis la ligne, vraiment contente de moi et de mes sensations. Médaille, petite photo devant l’arrivée, savourer quelques instants avec d’autres participants et retour chez moi.

Vous l’aurez compris, j’ai adoré la course ! Je la recommande ! C’est vraiment une bonne idée pour (re)découvrir le coin.

Si jamais, voici le site de la course : https://thonon-cyclingrace.fr

Merci d’avoir lu jusqu’ici. À très vite !

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